(LIC) II

La Gestapo enquête Mais Tout Ceci Est Une Erreur

Sunday, August 01, 2004

Vendredi :
Réveillée peu après l’ heure à laquelle je devais rejoindre mes compères à l’ autre bout de Paris, ai eu le temps après quelques ablutions de réaliser que je dépassais complètement les limites du retard poli / savoir vivre.
Suis arrivée pour le désert.
Ai appelé Martin. Il baignait dans un désœuvrement méditatif, contemplatif, et improductif ; avant d’accepter ma balade.
Ai attendu Martin. La vie est faite d’ attentes, et l’ attente est parfois insupportable, « attendre est la pire des activités, elle rend bourreau et victime » (ce qui n' est pas si négatif, en fait). Il m’ a semblé que cela a duré une éternité ( et « l’ éternité c’est long, surtout vers la fin »), ai avancé dans la lecture passionnante de « Il N’ Y A Pas De Drogués Heureux » du Docteur Oliverstein, un livre captivant, un ouvrage de propagande, sans doute quelque chose qui ouvrira mon esprit davantage, enfin j’ espère, car je n’ai pas l’ intention de lire quatre cent pages d’ auto glorification juste pour rire. Quoique.
Quand Martin est arrivé, je me suis dit que il fallait qu’ il devienne mon nouveau meilleur ami. A défaut d’ avoir un mec (-et non pas à défaut de la nuance qui va avec- ), vais avoir un nouveau meilleur ami. Parce que ça ne durera pas longtemps. Parce que c’était une rencontre accidentelle. Parce que j’aime sa ressemblance avec Edouard Baer. Parce que je trouve son accent toulousain bat. Parce que j’ aime sa démarche nonchalante. Parce qu’ il me trouve drôle. Parce qu’il parle sans parler trop. Parce qu’ il fait des grimaces. Parce qu’il ressemble à aux deux autres. Parce qu’ il est le genre de garçon dont je tombe amoureuse. Parce que c’ est simple.
Avons erré sans but entre Blanche, et Château Rouge. Descendant Barbès, comme on descend un verre. Passage à Guerrisol, où nous avons croisé un garçon au physique, nous en avons convenus communément, complètement démentiel. Concours de grimaces. Grand jeu Fais Mes Mains Dans Le Photomaton, nouveau pour moi, ai donc été jugée « mauvais joueuse ». Discussions sur la scientologie. Ai soumis mon projet de secte, où tout le monde m’ adorerait parce que je suis nulle au Jungle Speed, mais forte au Lou Garou ; ou simplement parce que je suis « gen’ ». Ai accepté qu’ il soit mon page, mais c’est bien parce que je suis sympa. Et aussi parce que les pages ça va être la tendance de cet automne.
Trop marché, mal au pieds, conclusion bar.

Soirée rétrospectivement sans intérêt.


Samedi :

Suis passée chez la blonde. Dans la chaleur suintante du métro, avons retrouvé un brun croisé le mois dernier chez elle, avons décidé de déjeuner ensemble.
C’est venu comme ça, elle qui avait l’ habitude du Costes, elle qui refusait de foutre un pied chaussé cher dans le vingtième, non accompagnée ; elle a dit « un truc simple, vers Denfert, vers les endroits popu, un peu ». Je l’ ai regardé. Et j’ai pensé, pendant un temps que j’ espère furtif, que c’ était une connasse hypocrite irréaliste et particulièrement snob et sotte.
Tous trois avons mangé bobo, donc. Le brun et ses marlboro lights, et de mon côté des menthol dégueus.
Ai passé l’ après midi avec un bon géant et l’ alter mondialiste dans une crypte où gisait six cadavres de pigeons. Avons beaucoup ri de la blonde. Evoquant ces expressions plus qu’ imagées, incohérent de la part d’ une nana qui pense que la majorité sexuelle devrait être à vingt et un ans, et qui pense qu’il y a une différence considérable entre les personne de quinze ans et celle de dix huit ;quoiqu’il en soit une nana qui lit Choc et est abonnée à Public. Mais parallèlement sans doute une amie, et aussi quelqu’un qui a un grand sens de la morale, m’ interroge maintenant sur ce paradoxe de jugement à son propos. Un moment dans un coin d’ herbe l’alter mondialiste m’ a dit que maintenant il comprenait, que j’ avais raison, que ça aurai jamais marché parce que je suis « trop différente », qu’ il était désolé. L’ai embrassé, et suis partie sans rien dire avec le géant, fière de mon effet, et complètement effondrée d’ être « trop différente », encore plus par le fait que je ne vois absolument pas ce que ça signifie.
Nous sommes dirigés vers un bar du vingtième nommé Bar Des Amis, avec de forts belles chaises en bois. Il ne disait pas grand chose. Meublais par habitude, plus que par gêne. Il a finalement posé une question. Ai été infoutue de répondre un truc désinvolte, léger. Connais simplement pas la réponse. Et ne vois pas l’ intérêt de savoir si je vais bien, ou pas.
Ai changé de sujet.
Plus tard, sur la 14, ai pensé que j’ avais bien fait de ne pas lâcher que j’ avais peut être envie d’ être couverte d’ hématomes violets à petits points roses, éventuellement d’ être serrée jusqu’ à l’ étouffement, et possiblement d’ attendre et de faire attendre. C’ aurait même pu faire niais. Et le niais, ça craint.
Tout ceci n’ a définitivement aucune importance. Nevermind, quoi.
Dîné au cour saint Emilion avec le franco libanais qui reste sur Paris pour régler des je-ne-sais-quoi avec son association de je-n’ai-pas-tout-compris.
Avons vu une daube absolument pourrie à l’ UGC. Dans la même salle dans laquelle j’ ai vu 21 grammes avec le presque chauve. Nostalgie. Regrets. Improductivité.
Sommes rentrés boire du thé en regardant des photos de quand – j’ étais – gamine. Rigolo qu’ il ait été sur trois photos.
Ne me suis pas couchée, pour prouver une fois de plus que le week end est une continuité, et qu’ il n’ existe pas deux jours dans un week end, en réalité notre semaine est faite de six jours, le dernier s’ appelle week end, il dure quarante huit heures, et ai entrecoupé d’ une période propice à l’ amusement, c’est une entente commerciale avec le soleil, d’ailleurs on ne dort jamais, tout juste une sieste en fait. Vais explorer cette thèse. Avec un efferalgan, et un saladier de thé, avec une grande paille.

Playlist:
Le Klub Des Loosers - Baise Les Gens
Le Klub Des Loosers - Grek Frite
Le Klub Des Loosers - Chacun Cherche Son Chat
Le Klub Des Loosers - Poussière D' Enfants
Jimi Hendrix - Cocaine
Jimi Hendrix - Love Or Confusion
Duran Duran - Girls On Film
Duran Duran - Fuck It