(LIC) II

La Gestapo enquête Mais Tout Ceci Est Une Erreur

Thursday, July 29, 2004

Recopier est fastidieux et emmerdant.

Vingt Trois Juin :
Suis descendue ouvrir la maison du sud. Ai réalisé devant le portail noir que je n’ y avais plus mis les spartiates depuis deux ans. Tente sur la terrasse de me rappeler cet été d’ il-y-a-deux-ans. Ne m’en rappelle plus vraiment, n’ai pas du en branler une, devais être en plein choc post-gothisme.
Redécouvre le bruit des cigales, les racines des pins aux allures de derrière d’ unité centrale, le cabanon qui semblait une gigantesque remise.  Probable que maintenant j’ai du mal à rester tout à fait debout à l’intérieur, essaierai demain.
Ai revu les mosaïques du cher Antoine, les tommettes de partout (avais aussi oublié combien marcher nu pieds dessus est doux), les meubles blancs de ma chambre, la bibliothèque où je me suis empressée de vérifier la présence un kama sütra en espagnol, au rayon le plus haut (encore quasi-inaccessible, bizarrement) qui n’a pas du intriguer que moi.
Suis sur la terrasse, écrit par ennui, derrière, la chambre rose où avait séjourné Adine, une femme trop belle pour être honnête. Ici, les trucs-qui-ressemblent-à-des-palmiers en pots sur les barrières en pierres. Entre les pins de l’allée que je vois, la mer. Semble curieusement lointaine, et pourtant à deux pas.
Tout ici est définitivement beau, la salle de bain arty, la cuisine art déco.
Certes, tout est plaisant à l’œil, et il y a cette sensation de revenir là où quelque chose m’attend. Mais mon esprit est resté à Paris.
Je n’ai pas envie d’ admettre que j’ y pense.
Et en fait, c’est aussi vachement difficile à écrire.



Je trouve qu’il est tard, et contrairement à d’ habitude, en fait il est beaucoup plus tard que je pense. Je pense à lui. Ai une boule de mélancolie dans la gorge, ça va m’étouffer. Je ne sais pas si j’aimerais que tu sois là, Que ferions nous ? Je m’ en voudrais de. Toi, toujours mieux. Cœur entre raison et amour démesuré déconsidéré. Bien ? Mal ? Aurait tendance à approuver ta vision Bien/Mal. Ai une envie de pleurer comme une conne qui serait conne et qui serait amoureuse aussi et qui serait en train de regarder la nuit en pensant à un con qui lui n’ est pas amoureux et je pense que ça l’ emmerderait parce que les connes détestent souffrir surtout pour des histoires de cons qui les chavirent. Il est quatre heures si ça se trouve je suis amoureuse. Merde.

Vingt Cinq Juin :
Ai recommencé à manger des épines de pins.
Tout à l’ heure me suis surprise à me demander où étaient mes cahiers de vacances.
Ai failli me perdre dans la pinède.
Vu comme je commence cette session, risque de bouffer des tomates toutes la semaine remarque c’est sympa, limite bon.
Le temps passé à la plage est considérable, mais c’est bénéfique je ramène des gamins à leurs mères, et je fais des châteaux de sable. Voudrais tenter de rester tard. Le Crépuscule est beau ici, moins qu’à Paris, plus qu’ à Istanbul.

Vingt Six Juin :
Suis A Cannes
 
Vingt Sept Juin :

Ai passé la journée à plonger.
Adore ça.
Deux ans sans voir cette mer là par en dessous, la combi tue-l’amour, et les bouteilles lourdes mais à haut contenu symbolique. Aime beaucoup les bouteilles, c’est un bel objet, on devrait en faire des pieds de lampes. Ou alors vivre toujours au fond de l’eau pour s’ en servir tout le temps. Les rendre quotidiennes. Pour leur rendre hommage, aussi. Voudrais vivre tout le temps sous l’ eau comme un poisson ou une ondine quelconque aux beaux cheveux. D’ailleurs j’ ai de beaux cheveux. La mer les nique. Mais à l’ origine ils sont beaux.
Comme Jo dans Les Quatre Filles Du Docteur March.
 
Cinq Juillet :

J’adore l’ Irlande, tout le monde est fous, tout est vert sauf la bière. N’ ai jamais autant bu de ma vie. Le brandy au schwepps. La red limo. Carlsberg, Bud, et Guinness évidemment. Smirnoff, Ice et non. Jameson menthe, ou pas. Heineken chaude. Majoritairement du brandy et de la Guiness. Dunnes, Boyles, The Three Trees, Cheshire Cheese, Maud, The Rugby Club, The Sinatra,... Autant d’endroits où je pénètre grace à ma taille, et mes cheveux longs. L’alcool dans ma tête fait des bulles, je n’arrive pas à me saouler correctement. Certains de mes camarades, si. Jalouse cette jolie fille qui, non contente d’ être aussi belle que Patricia (A Bout De Souffle), tient peu l’ alcool, et tombe après son premier mojito. Quand je serai grande j’ aurai un pub : du gazon par terre, des grands alambics multicolores qui déverseront bières et vins par des minuscules robinets en faïence peinte kitsch à chaque tables, uniquement des guéridons en PVC orange, les sièges citron d’Odéon, des tapas à toute heure, et surtout des irish tapas, avec du choux et tout (aucune idée de la signification de ce « et tout » ndlr). Je l’appelerai « The Rabble Chloé » et j’ inventerai un cocktail avec des bonbons qui s’appelera  Alcoholic hair. Ai fait connaissance avec Barry, un musicien ami de Janis qui me/nous fait office de prof d’anglais.

Huit Juillet :
Disco hier soir, trois sussons, sensation de ne plus avoir de membres après les rotules.

Quinze Juillet :
Depuis que nous savons où est la disco, dansons tous les soirs. Et immanquablement nous avons pris l’ habitude de finir à Supermac’s qui est le macdo local, qui ferme après les pubs ; J’ ai une grande affection pour leur coca à la fraise.

Seize Juillet :
Ma camarade française habitant le plus près m’a confié que j’avais « un peu des manières de pute », je trouve ça marrant de la part d’une exhibitionniste de strings. Me rend compte maintenant (marge -like) que j’aurai du lui dire que tant que c’était juste une pute à irish, ça allait.

Dix Huit Juillet :
Adore décidément fumer dans la salle de bain couleur peppermint, souris deux fois par jour en imaginant la tête de Pegguy si elle le savait. Se jetterait elle par terre, délaissant sa soap sur l’une de ses 250 chaines, en meuglant Jesus Mary Joseph, comme lorsque je lui compte mes soirées. J’aime bien Pegguy en fait, surtout quand je rentre plus tôt, qu’elle est saoule et chante My Way en irlandais. J’aime bien Pegguy c’est pour ça que je fume dans sa salle de bain bonbonnière. Parfois j’ai envie de balancer tous les flacons de White Feelings Marks&Spencers. Et d’ autres fois je me dis que je suis bien à fumer assise sur la baignoire rose, dans ma sortie de bain avec l’ alphabet marin.
 
Dix Neuf Juillet :

Nous nous sommes baignés dans le fleuve. Il y avait les canettes de Guinness des quinze dernières années compressées par terre. Je me suis ouvert le pied sur un restant de bouteille (de quoi ?). Sur les bancs du Swimming Pool Car Park, ai attendu que mes irish lips (qui répondent à l’ alléchant prénom d’ Eddy) m’ amènent des vins chauds, qui m’ ont rapidement fait l’ effet d’ une sortie d’ analyse de quinze ans. Avons embrassé les espagnols que nous ne reverrons demain. Suis rentrée dans ma serviette, déguisée en improbable nem coloré.
 
Vingt Juillet :

Ai le cou mordu. Le cœur fendu. Des idées qui se fracassent entre les hémisphères. Du retard dans mes écrits. Des larmes. De l’ herbe. Et un rhume pas très sympa.

Vingt et Un Juillet :
Ai fait du shop. Mangé avec ma jolie mère chez le petit espagnol tenu par deux gays, anciennement tenanciers d’ un pressing.

Vingt Deux Juillet :
Aurait du craquer pour ce cache cœur Kenzo, manche chauve souris, côton liberty soie, avec une fleur en patchwork qui fait des œillades. M’ en veut. Ai quand même engraissé le Bon Marché. Une fois de plus. De trop. Culpabilise pour ce cache cœur, qui aurait pu devenir mon mailleur ami.

Vingt Trois Juillet :
Barbarel, ses poules, son hamac, sa quiétude. Je ne vais penser à personne pendant quatre jours, juste me nourrir spirituellement des récits du franco-libanais et de sa copine italienne.

Vingt Quatre Juillet :
K1000 est arrivée. Elle m’ exaspère. Heureusement c’est probablement réciproque.
Avec elle, sa copine et son gamin.
Ce gamin est fou. Lui ai dit que Oui Oui était russe, il s' est roulé par terre prenant l' assistance à témoin en hurlant que j'étais nulle.
Pourtant, c'est vrai, Oui Oui est russe.
Ai gagné au Scrabble en faisait « Degelai » qui m’ a rapporté 72 points, pour arriver finalement à 176. C’ est tout pour aujourd’hui.

Vingt Cinq Juillet :
Le franco-libanais et l’ italienne nous ont rejoint à vélo au Café De La Poste. Reprenons nos discussions arrêtées une heure plus tôt. Le franco libanais me fait un cadeau : « mais tu parles très mal, on dirait Béa – Béa qui ?- Béa Dalle. ». L’italienne parlait en italien. Aurait du apprendre cette langue. Ai remarqué que ses cheveux sont beaucoup plus beaux que les miens. Les joueurs de boules étaient devant nous. Ai vu un bel homme en blanc en salle. Vais me mettre une perfusion de Menthe à l’ eau.

Vingt Six Juillet :
Avons pris beaucoup de photos avec mon bruder et l’ italienne. Sommes de grands artistes ; Ai perdu au Jungle Speed, douze fois. Passées les deux tiers de la journée dans le hamac, dans torpeur blanc cassé. Souffre d’ insomnie chronique, et pas seulement.

Vingt Sept Juillet :
Salade minceur avec la blonde et la brune cultivée à Réaumur. Virée à la Sentou librairie avec F, qui est plus insortable que jamais. Un vers au Saint Placide, éblouïe par la foule de Montparnasse qui ne cesse de me fasciner. Dîne avec la blonde et la gravure de mode lui servant de frère. Explorons le concept de la viande qui font dans la bouche. Lui apprend à se  servir de son narguilé.

Vingt Huit Juillet :
Déjeuner aux  Artisans avec le bruder et ma principale source de revenue (qui est aussi jolie)
Ai revu la blonde rue d’ Alésia. Elle est belle. Ca m’énerve.

Vingt Neuf Juillet :
Déjeuner avec l’ altermondialiste à Belleville. Ou bien il lit trop Cosmo, ou bien c’ est un blaireau mono neuronal qui ne sait pas tourner la page. Il a un foutu bon profil capillaire. 
Dommage qu' il me fait rire. Remarquais que nous avions la même façons d’ éviter les regards, mais il a lâché un « regarde moi ! » qui m’ a dégoûtée. Il faut qu’ il arrête le chocolat de dégustation Max Havelaar, et qu’ il se mette à la Guinness.
Suis passé chez Martin, que j'ai réveillé. A quatorze heure.
Ai fait des vidéos de mes pieds dans des parcs avec un maniaque très sympathique qui ressemble à une tortue ninja. Apéro à Saint Michel.
Ai des Ampoules.

 

 

Wednesday, July 28, 2004

J’ ai le mood aujourd’hui.
J’ ai écrit sur ma liste de trucs productifs à faire « recopier les logs ».
Je me prouve ma volonté.
 
Sept Juin :

Contente de manquer la fin des cours.
Excitée, j’ approche un mythe.
J’ adore la moiteur pré- estivale des corps dans le métro.
La rame s’ arrête. J’ annote Le Prophète, en me félicitant d’ avoir une place assise.
Au bout de dix minutes, je conçois qu’ il faudrait que je prenne une autre ligne.
Sur la douze, je réalise que je suis en retard.
Dans le pécé-un je me demande si c’est grave.
Arrive essoufflée.
Regards méchants.
Je ne ferai jamais carrière.

Passe la journée à chercher mon feu. Me juge gauche. Très maladroite. Trop.

Soirée moyenne. Shoot.

Huit Juin :
Ai vu une polynésienne qui avait l’ air con.
Mais qui est devenue subitement très riche.
C’ est peut être lié.
Ai bu un expresso exactement strong, comme je les aime.
Le mec qui s’ occupe de moi me fascine totalement.

Wendy dit :
je pense que je devrais me dispenser d' études et m'installer au Parisien comme reporter
c'est bien, ça comme projet...

The Musical Box dit:
ca se passe bien ?

Wendy dit:
Trop
Je vais revenir frustrée.
c'est le meilleur métier du monde et c'est fait pour moi

[…]

Wendy dit :
Si tu savais comme j'aime être prise dans le tourbillon de l' activité débordante de la rédaction, tout est si effervescent, c'est hyper exaltant

The Musical Box dit::
ca cause de quoi en général ?

Wendy dit :
Attention tu vas te moquer
moi je suis à la rubrique VM
C la rubrique société en fait

The Musical Box dit :
Hihihihii

Wendy dit :
social, climat, religion, éducation, commémoration, légèrement fait divers
je suis tombée dans le service le plus marrant
j’aurai pu être au sport hippique…

The Musical Box dit :
ça dure pas longtemps, c déjà ça.
 
Wendy dit :
héhé
zwar
d’ un autre côté jpourrai y rester longtemps, si ça ne tenait qu’ à mon envie

The Musical Box dit :
ou i???
bah si tu est "bonne", c clair


Wendy dit :
c'est rédactionnel, c'est journalistique, c'est bouillonnant, c'est fascinant, c'est le bruit du clavier qui s' excitent à cinq heures, c'est l' odeur des cafés et des clopes, c'est les correctrices veau marin fringuées en putes, c'est les quadra fringants chefs de service, et les beaux ondins secrétaires rédactionnels... tout est si nouveau, tout en ayant ce parfum de "j'ai toujours voulu y être. »
enfin bonne ou pas, il faudra faire de longuuuuuuuuuuuues études... smart

The Musical Box dit :
j'adore cette ambiance

Wendy dit :
et il faut imaginer que c'estcent fois mieux que ce que je décris

The Musical Box dit :
j'aime beaucoup aussi cette ambiance, le problème étant le fond même du métier de journaliste
enfin certains aspects.
le coté "je parles de choses, mais je ne fais pas ces choses"
donc si j'étais journalistes, il faudrait que j'en fasses aussi
c'est ce coté "il faut que je trouve quelque chose a discuter pour être payé"
"prenons les autres journaux, par exemple"


Wendy dit :
hm :)
je n'ai PAS DU TOUT cette conception du métier...

The Musical Box dit :
Oui

Wendy dit :
les journalistes sont des gens de terrains :)

The Musical Box dit :
d'accord, ce coté-là , je l'aime bien, rien à dire. mais alors faut que ça soit que ça
enfin surtout surtout, moi mon truc c'est plutot la bédé , lol
donc voilà :)


Wendy dit :
(oui j'avais vaguement cru comprendre, enfin de loin, j'étais pas sure...:) )
(c'est vrai c'est assez flou ta motivation pour le dessin , la bédé...)

The Musical Box dit :
Gnagnagna

 
Neuf Juin :
Passe la journée à lire Libé.
En entier.

Dix Juin :
Ai vu une caricature de photographe.
Chien de poche intégré.

Virée nocturne aux Gobelins, acrobaties avec les piercés.

Onze Juin :
N’ ai pas dormi de la nuit.
Vois le jour se lever sur Clignancourt, écoute en boucle High & Dry, jusqu’à voir Ch.
Picardie.

Douze Juin :
Mange beaucoup trop.

Sacré Cœur avec un faux-amoureux.

Treize Juin :
Ai revu La Mauvaise Education avec la belle brune bretonne.
N’aime pas le service politique du Parisien.

 

 

 
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