(LIC) II

La Gestapo enquête Mais Tout Ceci Est Une Erreur

Saturday, June 26, 2004

06.21.04, Cannes

Commandons des pizzas (sauf qu' en cannois on dit des pizzs) à Mister Pizza, s' interrogeant sur la qualité des pizzas d' un mec qui écrit sur ses prospectus "collez moi sur votre frigo!!!", au lieu de "collez moi sur votre réfrigérateur.". En réalité, ça n' a absolument aucun rapport, et l' Arménienne est coupable de la circonférence grandissante de mes cuisses.
Descendons vers onze heures sur le centre de Cannes. Des grappes de vieux en marcel rose 'Dior J' Adore', et en polo Ralph Lauren s' échappent de la ville qui commence à lancer autre chose que de la merde daube simili-ambient. Derrière le Palais (ouais, celui des marches), la scène où Aston Villa ne va pas tarder à monter. Retrouvons Laurent sur sa vespa rouge, et une bande de presques trentenaires (mal fringués). Devise avec une nana du groupe qui est vraiment très belle, mais qui a un rire de mouette, et à qui j' ai relativement envie de mettre la tête dans le sable pour qu' elle s' arrête de glousser. Apprend tout de même grace à elle qu' Aston Villa n' est pas un "nouveau groupe", qu'ils ont a leur palmares plus d' un album, et qu' ils n' ont pas que leur tube Voiture Française. N' ai pas écouté saisi la suite, car le groupe est monté sur scène. Présence d' une qualité certaine mais banale.
Vois un mec à deux pas se rouler un joint, et qui danse...comme moi. Atypique.
Vais danser près de lui. Lui sourit. Il file gentiment son spliff, et fait un signe vers la scène en s' éloignant de sa meuf, pourtant très belle (toute de blanc et de lycra vêtue, avec un sac Vuitton, bien pute cannoise vulgaire, mais belle quand même), qui, elle rejoint sa copie copine (identique mais la version barbie rose).
Dansons devant la scène. Où ai je trouver le cran d' aborder ce mec? Ce mec a un beau pull. Pourquoi dansons nous ensemble? Fumer et danser n' a pas l' air d' être chose aisée.
Des ados jeunes comme moi viennent pogotter dans les environs. Le groupe s' excite. Découvre que "...Galilée mon vieux chien est de mauvais poil ce matin..." doit leur être attribué.
Après une bonne heure le groupe nous quitte, sans doute pour aller danser, eux aussi, ailleurs. Donne un faux numéro au brun-barbu-danseur-beau-pull. Respire les effluves de la douce odeur sucrée et éxotique en le quittant, il est salement défoncé. Retourne vers Vincent and co, qui sont plus près de l' eau. Remontons dans la ville emplie de mauvaise musique, descendons la Croisette, à l' angle de la rue du Commandant André, un gros magasin Dior, grommelement des amis qui semblent être des beaux exemples de socialo-non-assumés (j'ai - trente - ans - je - bosse - dans - une - grosse - boîte - qui - exploitent - des - enfants - à - l'autre - bout - du - monde - je - vais - dans - des - beaux - cafés - bien - chics - bien - artys - bien - chers - mais - je - vote - à - gauche - mais - pas - les - extrêmes - passkeu - les - extrêmes - c'est - mal - parceque - les - riches - c'est - tous - des faschos - et - des - gros - cons - rien - que - parceque - merde - quoi - ils - sont - riches - alors - je - rejette - leur - culture - de - riches - et - du - coup - hop - je - fais - du - racisme - et - puis - je - suis - bien - incohérent) (je suis désolée). Remontons la rue, bientôt bloqués par des hordes de chales, c'est la rue du SunSet (le seuuuuuun, toute une institution, hybride Planches, BackUp, Vip Room, Amnésia, vaguement quelque chose du Pulp). Les gauchistes sont partis, reste Vincent et moi qui tentons de nous frayer un chemin. Mais emportés par la foule.
(Et la musique. )
Danse avec une nana blonde et bronzée. Elle a des seins énormes. Complètement sur dimensionnés. Un haut Diesel les recouvre tente de les recouvrir. Elle danse bien. Elle est jolie. Elle sourit beaucoup. Dommage qu' elle ait tant de gloss, c'est moche.
Elle parle.
N' entend absolument rien, sommes juste à côté d' un Dj Set, et je sens seulement les basses qui résonnent sous mon pull. Je vois mon collier se soulever, retomber en cadence, c'est joli. Commence à être détendue. Danse. Très chaud.
La fille me tire par la manche. Parviens à comprendre qu' elle s' appelle Natalia. Pas terrible. Les mecs en blanc sont ses amis, la fille en jaune est de sa famille (sa soeur, peut être). Elle rigole sans arrêt. Me demande si elle fait exprès de passer ses mains sur mon corps ou pas.
Lui dis que je veux juste continuer à danser.
Elle me dit qu'elle va entrer au Sun pour continuer à danser. Fais la moue. Elle rit encore, un de ses amis me regarde, et trouve des arguments convaincants. Pense ne pas rentrer, avec mes fringues. M' inquiète pas. A deux pas, direction la boîte.
Devant la boîte, un gros videur rassurant. Ne pense pas rentrer. Natalia m' embrasse. Devant le videur. Avec ses lèvres dégoulinantes de gloss. Avec une langue bizarrement pointue et lisse. Suis très étonnée. Très fatiguée aussi. On est entré. Laisse mon sac et mon pull au vestiaire. Suis très dénudée. Attend ce qu'on m' a promis.
Mauvais musique. Facile à danser. Claude François. Gros joint. Très gros joint. Danse avec un copain de Natalia. Ai pas compris son nom. Aime pas son marcel Van Dutch, mais aime bien danser. Avec lui ou pas.
Fume. Ai chaud. Sourit au mec. Suis fatiguée. Me colle contre le mec. Ai faim. Ne vois plus Natalia. Commence à être inexplicablement triste. Vois Natalia à une table. Comprend pas les larmes. La rejoins. Bon goût des larmes. M' assoit à côté d' un autre ami de Natalia. Sourit beaucoup. Elle me demande pourquoi je pleure, dit que la nana en jaune est allée se faire tirer par le mec en marcel Van Dutch, me sers à boire. cette fille fait décidemment plein de trucs en une seule phrase. Le mec à côté porte une chemise Gucci, je crois. Il pose des questions et écoute les réponses. Lui dis que je suis fatiguée. Bois. Bois beaucoup. Il essuit mes larmes, c' est terriblement sensuel. Ai mal aux yeux. Aime pas les spots. Surtout quand ça clignotent, dans l' obscurité.
Sorte de signaux d' alarmes du Titanic.
Symbolique de merde dérangeante.
Il m' emmène danser. On retrouve le mec au marcel moche. Leur dis que je suis fatiguée. Apparement eux non. Le mec à la chemise me montre des amphets. Non. Déjà pas mal pour une soirée. Il ne faut pas.
Continuons à danser tout les trois. Bizarre. Commence à me demander ce que je fais ici. Mais la musique me porte. Ou alors je porte la musique. La chemise m' embrasse. Bien. Mais n' en éprouvais pas ni le besoin, ni l' envie. Tout ceci est amoral.
(Immoral, scandaleux, dépravé, débauché, et impur)
Vais plus près du marcel. Lui, colle ses mains sur mes seins. Dans le même temps aperçois Natalia embrasser une autre fille. Ce mec a un culot monstrueux, me demande comment il peut mettre ses mains sur mes seins, et danser comme ça... ceci relève aussi de souplesse. Sourit, ôte ses mains (parce que ça va cinq minutes, mais on a pas gardé les péquinois de nos mamies Chanel ensemble).
Retourne vers ChemiseMan. Il a bu à nouveau. A la table de tout à l' heure il y a la nana en jaune, mais entourée; et décoiffée. Demande à ChemiseMan de m' offrif un verre. Il s' éxécute. Merveilleux. Bois de la vodka apple. Aurait préféré quelque chose de plus soft. On danse.
Ce mec doit penser que je suis saoule. Ou alors il l' est lui même. Commence à me demander serieusement ce que je fais ici. Suis réveillée. Sais pas pourquoi. Plus inventive sur le dance floor. Execute des choses qui semblent pas mal. Tiens bien sur mes jambes. Etonnant. Le mec n' arrête pas de sourire, passer ses mains blanches là, et puis ici. Suis gênée.
Ignore pour quelle raison mais commence à être ni triste, ni fatiguée, ni en forme. Très mal aux yeux. Natalia brille de tout son gloss. S' approche. M' embrasse. Suis lasse. La gifle. Aime bien ce geste. Elle rit. ChemiseMan rit aussi. Et il m' embrasse. Sans aucune conscience, le giffle aussi.
Passe au vestiaire. Récupérer mes affaires. Pense que je vais mourir de déshydratation.
Rentre. Suis très fatiguée. Ai très chaud. En ai beaucoup marre. Du mal à respirer. Encore plus à penser. En bas de l' immeuble, trouve pas mes clés, sorte de rideau flou artistique visuel devant mes yeux. Vomis. Vomis. Vomis. Vomis et ne trouve pas les clés. Elles sont dans ma poche. Monte péniblement les deux étages et demi. Sue abondemment, comme le Coach dans Parker Lewis. Et pourtant suis en soutien gorge. Comprend au passage que je viens de remonter Cannes en soutien gorge. Revers de bras nu sur le front. Me sens sale. Très sale. Entre les étages ai perdu les clés. Ah non. Sont dans ma main.
Ouvre.
Songe qu' il faudra une analyse plutôt qu' une douche.
Prend quand même une douche.
Vomis une dernière fois. Ignore ce que je rejette. Mais expulse sans doute pas mal de mauvaises ondes, qui auraient pourri le frigo réfrigérateur de mon karma intérieur.
Ou quelque chose de similaire.
Pense à ça en trainant sur la grande terrasse, fumant la dernière Winstons en observant un vague coucher lever de soleil.
Part à la recherche de Ricola, trouve des Doliprane. En prend deux ou trois.
M' endort sur mon lit fait, en nuisette, et en position foetale.
Je m' y perd.


Saturday, June 19, 2004

Ai passé une partie de l' aprem à attendre l' étudiant artiste au Rendez Vous Des Amis de Gambetta, alors qu'il m' attendait au Rendez Vous Des Amis du XIVe... la conversation a pris un tour complètement fabuleux, autant que radiolondresque...
Sommes passés prendre les DVDs de "Route 181", pour le témoignage de PEV sur la Palestine. Avons devisé un moment avec la brunette tenant l' accueil de Momento Distribution, discussion ayant pour but de promouvoir un travail dont nous n' avions aucune idée.
En redescendant la rue de la Chine, nous regardions les apparts-du-dernier-étage-sous-les-toits, choisissant deux ou trois immeubles pour nos futurs habitations de futurs bobos-mais-riches-et-surtout-célèbres.
L'ai emmené voir deux ou trois de mes tombes préférées au Père Lachaise, en spécifiant par trois fois "On ne se refait pas" (phrase éculée, et pourtant). Ai, pour une fois, zappé les jolies stèles des secrétaires du PCF, ("mort pour la France Eternelle"), avons rigolé d' un groupe d' américaines volubiles, montrant (une fois de plus) notre anti-impérialisme américain débordant d' adolescence, de naïveté, et d' une violence verbale assez peu relative (ce qui est fort dommage).
Suis rentrée pour repartir, chose qui a le don de me mettre hors de moi.
L'ai revu, assez froidement lui ai filé ce qu'il me demandait: les renseignements qui vont combler les trous qui parsèment sa mémoire, d' après ses dires, mais je n'ai pas le cran de remettre ça (aussi) en question. L'ai observé un instant, ai manqué d' éclater en sanglots, ai replongé le nez dans mon diabolo-menthe. Enfin, alors qu'il n' a probablement pas saisi (la raison de) mon trouble, ai recommencé à conter les débuts merveilleux qui avaient encouragé Wlad à créer cette censée-presque-élite. Il n' a pas eu l'air vif, a pris deux ou trois notes, m' a regardé d' un air insupportablement condescendant, me suis cassée assez rapidement, tentant de me persuader que je n' avais fait ça que pour me faire inviter à la terrasse de cet endroit chic.
Retour avec le coeur au bord des lèvres, me calmant peu à peu avec Björk, si familière de ce genre de moment (Big Time Sensuality a toute une histoire, et je déteste ça).
Sans m' arrêter à la station habituelle, poursuit vers chez lui, et m' ébouillante de sa chaleur, et de ses habitudes si différentes de celles de mon référentiel amoureux. Y passe la nuit, et une bonne partie de la matinée, évoluant avec une grande curiosité dans un univers prévisible et surprenant. Le coeur tendre, ai songé à la douceur chaude des baisers. Frisson étrange en me remémorant la moiteur des étreintes lentes, et étroites, et convaincantes au réveil, que je regretterai.
L' ai quitté avec la sensation inappropriée de partir de chez un vieux et bon copain.
Ai noté ma détermination à ne pas tenter d' éclaircir ou de déduire quelque chose de cela.
Ai mangé avec mes deux parents, ce qui m' a passablement perturbé.
Puis ai passé l' après midi piochant des improbables polars socialistes des seventies, et des traités du Nouveau Conseil De Vie Catholique (pour la plage) à Boulinier avec un vieux copain, et le souvenir de Matthieu, qui est revenu avec les Winstons de l' été.
Après avoir traîné en pensant à la distinction entre le bien et le mal, plus floue que jamais, en avoir conclu que ça ne pouvait pas être grave de ne pas saisir correctement ces notions, me suis fait remarquer que je ne devrais jamais me poser de questions là dessus, étant donnée l' irresponsabilité des conclusions que j' en tirais.
Suis passée tôt pour faire une apparition publique dans un cercle de trop vieux amis, constatant avec énormément d' amertume les différences grandissantes qui ralentissent, puis éteignent, les discussions.
Me suis fait taxer de "parisienne" sur un ton méprisant, aurait pu répondre quelque chose de très méchant, et fort classieux, preuve d' un grand style dans la répartie, mais ne pensait pas cette chose.(à noter cette incohérence chez le sujet)
Suis allée au pique nique de la blonde, puis chez la blonde, avec une troupe de compères enjoués (diable au corps). Ai regardé la blonde de bas en haut, reconnaissant la marque de ses fringues, et ai noté quelques références dans sa tenue.
Ai twisté avec elle sur des titres dont j'ai connu les reprises bien avant, avons initié la petite brune aux Beach Boys. Ai lancé un truc de PJ Harvey qui a renversé un canapé, ai entendu une coupe se briser alors que High And Dry tournait, ai deviné du O-zone alors que j' exhibais un tatouage pas encore sec à la gravure de mode qui sert de frère à la blonde ('mangez moi' sur la nuque, classe internationale), suis retournée sur le dance floor pour I Want To Hold Your Hands (ma madeleine des Beatles), ai refusé une cigarette en repensant au paquet tombé alors que je courrai(s(était-ce furtif?)) après le 187 sur This Is Not A Love A Song ( la nouvelle version lounge par Nouvelle Vague, merveilleuse comme dit Rock'N'Folk,- ouais demain j' arrête), me suis dit que c'était une chouette date pour commencer à tout arrêter sur Raphaël (overdose de Carla Bruni, d'ailleurs), ai donc testé des cocktails sans alcool sur Baby Love, ai trouvé ça plutôt triste donc ai opté pour tout arrêter sauf ma consommation d' alcool relative occasionelle raisonnable sur quelque chose qui ressemblait à du Miles Davis, suis allée mettre un truc de Stan Getz pour être sur mes terres, ai causé vacances a la playa avec une fille permanentée qui portait un débardeur rose imprimé 'Give Me A Chance' sur Banana Split, ai sauté de joie en reconnaissant du Gala (et ça n'aurait jamais du arriver), parlait avec le futur mari de la blonde quand Just A Girl est passé, et lui parlais toujours sur That Great Love Sound, ai refusé d' entendre plus d' un titre de Blankass, ai laissé s' échapper un rire de gorge sur Spanish Caravan, ai eu une drôle de frayeur en murmurant un truc sur Twenty One (celui de The Cranberries) alors que se grattait péniblement les accords d' Hotel California dans une pièce à côté, ai cherché du Ludwig mais n' en ai pas trouvé, ai entendu s' enchaîner Low Down, Already Over Me, Gunface, You Don't Have To Mean It, et Out Of Control (et peut être d' autres) avant que quelqu'un réagisse pour stopper ces Pierres Qui Roulent.
Les derniers danseurs sont restés pour By The Sea I (la version de Los Carayos), ai oublié d' avoir une pensée émue sur Juanita Y Paquita excellent titre pour finir...
Ai passé cette partie de la soirée en la trouvant d' une qualité relative puisque j'ai du écrire tous ces titres, et les reconnaître...Ai regretté de ne pas avoir eu le mood pour les premiers morceaux, au pif du Aretha Franklin, et les Whites Stripes, Motown, éventuellement du prêt-à-danser Village People, du Yeah Yeah Yeahs et ... The Libertines...
Finalement la blonde m' a laissé commander la distribution musicale de l' after-in-the-kitchen où on a immanquablement pu entendre No Surprises, Karma Police, The Sound Of Silence, Anji, April Come She Will, Somewhere They Can't Find Me, Lettre A France, Strip Polka, Rhum And Coca Cola (et la chanson se mariait si bien avec la cuisine...), Sing Sing Sing (les esprits s' assoupissaient sur le potentiel féministe de Ségolène Royal; en ai profité pour faire entrer Petite Fille (Les Wampas) titre retrouvé avec le sourire, et Ambre-Azur (Quinte Et Sens) qui eut été parfait plus tôt), (...) Ai passé Sitting In A Dream en repensant à la nuit dernière; me demandait quelle heure il était en programmant de laisser tourner Mickey 3D, Saint Germain, Tiersen, Keren Ann, Truffaz, Brahem ou Lhassa, ai interrogé la brune qui a choisi Tiersen, et me suis installée à la table écoutant pour une fois sans mot dire (achtung jdm) les incorruptibles inrockuptibles - génération, ai souri en mélangeant le Youpi Menthe que j'avais emmené à du thé la fleur d' Ylang Ylang servi dans un bol à l' effigie de Mao.
Ai tenté plusieurs thés, alors que se déroulait le fil d'une conversation improbable autour des européennes, n'ai pas saisi un mot sur deux, ai souri et ouvert une discussion plus relax avec la gravure de mode: ai traité le problème des achats de pompes avec des raisonnements logiques, appuyés d' exemples objectifs, ai trouvé mon argumentation super mais n' ai pas voulu croire en son regard fasciné, avons élevé le niveau en parlant de l' excellent rythme de L' Education Sentimentale (mais étais ce hausser le niveau?- quel niveau, d'ailleurs?), ai souri en apercevant les dessins de papillons de la petite brune qui dormait dessus, n' ai pas voulu croire l' heure qu'il était en la lisant sur le micro-ondes, mais saisissant dans quelle partie de la journée nous nous situions n' ai pas jugé raisonnable de manger un loukoum à la rose pendant que la blonde m' entretenait près de la fenêtre de son amant rencontré aux Planches (quelle tristesse), ai souri en pensant que tout ça m' était du (vais m'établir gourou) et que ça me retomberait dessus justement (vais m' établir martyr), ai expliqué la recette de la jardinière (pourtant évidente) à une petite chale dont j'ai pris connaissance du prénom et de la présence au même instant, c' est à dire celui-là.
Après l' heure du premier métro ai tenté de me rappeler du truc super important que je devais faire, mais n' ai pas réussi à le trouver important une fois que je m'en suis souvenue.
Ai fait quelques grimaces (exercice époustouflant de créativité et à lister dans les trucs-de-qualité) pour la caméra d' un mec avec une iroquoise désaxée.
Une fille immense m' a écrit un compliment sur la cheville que j' ai découvert chez moi bien plus tard, n'ai pas reconnu ce qui passait dans la chaine.
Ai continué à murmurer des trucs, mais n' ai aucune idée de leur propos.
Commençai à bailler lorsque le futur mari est revenu avec des croissants Dalloyau, du même coup me suis félicitée d' être ici à ce moment-là.
Ai entamé ma (j'ignore si c'était aussi La) première discussion vaguement politique avec un croissant dans la main, et une tasse de café du Commerce Equitable dans l'autre; ai réussi à faire taire un faux-beau par une phrase qui m' a valu un prestige certain ("Chut, ne dis rien, je sens le Malin, en toi...").
Me suis plu à continuer mon jeu de scène, appuyée par la blonde qui me soufflait des phrases dénotant de la plus grande créativité, et une probable appartenance lointaine (ou pas) à Machiavel.
Ai réalisé la chance(?) que j' avais de petit-déjeuner dans une cuisine design, dans un vaste appart du VIIe, avec des gens dits de caractère. Ai entraperçu que c'était probablement LE snobisme parisien. Tout ceci est Mal.
Suis partie sans avoir vu la petite brune se réveiller, ai embrassé les derniers debouts, parmi lesquels des nouveaux amis, des anciens amis qui ne le sont plus, des amis, et des gens qui ont des chance de le devenir...
Ai pris mon train en présentant d' abord mon billet de retour labellisé Air France plutôt qu' SNCF à la chouette machine à composter, ai somnolé en matant d'un oeil l' activité grouillante de la Gare de Lyon, attendant mon train avec Libé à la main, cliché.
Suis arrivée à Cannes en mangeant des Dragibus, et en rageant contre une énième infection de piercing. Mais ravie de voir sous le soleil la ville qui sent les vacances.
La plongée culturelle a commencé, je suis allée voir un(e sorte de) concert de jazz en fin d' après midi. Et me questionne sur la Question Qui Tue.

Friday, June 18, 2004

Fringuée Woodstock (il faisait très noir, ce matin vers midi), cheveux au vent, commence à être agacée des accosteurs et des taxeurs de clopes... monte vite vers le Sacré Cœur, en ligne avec l' altermondialiste dont je n' écoute qu' à moitié les propos (environ un mot sur trois)...Bronze, lis, et pense...
Sors de mes songes qui atteignaient probablement des sommets inimaginables pour filer chez la petite brune, la taquiner sur ses petits yeux fatigués, récupérer mon Kieslowski, (l' entendre) parler mecs ("ah ouais? et moi j'aime bien quand ils font ça..."),et fringues ("ouais, mais je sais pas je m' habille pas chez Zara.."),et repartir avec la sensation d'avoir beaucoup écouté, mais tout cela était divertissant, ne manque pas de lui rappeler l'altermondialiste, puis file en sautillant...
M' énerve avec des soucis capillaires, file chez l' altermondialiste, pas encore démaquillé, mais absolument mort, déçue de la soirée sans herbe, lance des débats sans le vouloir, quant au fait d' avoir un amant (relancé par la blonde, qui s'est fait un avis, mon avis...), l' amitié mixte (et de regarder l' altermondialiste qui ne "trouve pas ça drôle"), la vie imaginée des rédacteurs de Voici, le "type-de-mec" (je voulais vraiment pas le lancer ce débat...) et quand Scarlett me demande je lui répond évasivement "un grand charismatique politicard effrayant, impulsif, violent, et protecteur". Ai d' ailleurs oublié que s' il pouvait être doté d' une grande fortune et de beaucoup de gloire, j'aimais bien ça aussi...
Rentre raccompagnée par l'altermondialiste, qui entame une discussion dite de-couple, m' interroge sur le couple dont il parle, comprend, m'étonne...
Puis me dépêche de monter, remettre la tête dans les cartons, en repensant que j' ai croisé le petit frère de Seb complètement défoncé, les dents probablement douloureuses,et le nez plein, on est allé observer les intellectuels fatigués au Baroudeur; tout ça m' a fait beaucoup de peine...

Thursday, June 17, 2004

Suis d' une humeur enchanteresse, ai zappé la salle des psychopathes mystiques, dont une inconnue, rousse et exubérante invraisemblablement prénommée Marie-Cécile.
Reçoit le plus beau compliment qu' on m' ait jamais fait(et du clavier d' une célébrité) vire donc tomate, soupire, éclate de rire recouvrant des papiers sans doute peu importants de menthe-badoit-citron-vodka, le vert et le rouge sont des couleurs complémentaires, tout ceci est preuve de mon bon goût même si c'est une notion relative.
Enfile un truc cosy, observe des vidéos d'un fétichiste de pieds, écoute desproges, en cherchant un log d' un carnet que je connais par-coeur-mais-pas-dans-l'ordre, toute ensommeillée finis par oublier ce que je cherche, file vers ma couette, insère la compil Femmes De Paris [GroovySoundsFromThe60's],(repeat sur Baby Love), achève la lecture du dossier maison de retraite du Parisien, puis regarde les lumières par la fenêtres en songeant à la masse d' activités du lendemain, appréhende, puis prend la fuite vers d' autres divagations où il est question d' interpréter une gifle...
Dernier élan de presque conscience pour Peter Pan, à qui je dois demander de rendre sa nuisette à Wendy...soupir
soupir
soupir
...

Wednesday, June 16, 2004

Bouffe des carambars devant Saint Pierre, avec les lutins.
Le sosie de Scarlett Johansson me questionne sur mon dernier moment d'insouciance... Me dis que ces questions sont niaises, improbables, stupides, mais surtout niaises.
Réfléchis un moment, et évoque ma petite crudité, avalée sans sauce, c'est meilleur, au square Louise Michel, alors qu'un petit Tob(b?)y courait sucette au citron à la main, après des pigeons, empoignant avec des mouvements désordonnés des volatiles imaginaires en vociférant des je-ne-sais-quoi m' apparaissant fort poétiques.
Elle ne semble pas satisfaite.
Mate le ciel, en me questionnant sur la sensualité du temps, que je considère comme acquise.
Ennuyées, filons avec la blonde, dans son 200m² du VIIè, manger des cerises de la grande épicerie du bon marché dans le bureau de son père, bourré de bustes de Lénine, et arrangé d' une tonne de gadgets prolétario-communistes...
Lui parle de mes interrogations quant à la classe d' avoir un amant...
Elle me répond avec des histoires incompréhensibles sur les sentiments, et la sensation d' être amoureux...
Fais une moue improbable, matte le plafond en tenant des propos dignes de ma schizophrénie légendaire...
Un petit silence me permet de me rappeler que je finirai par me pourrir si je ne lui raconte pas...
Evoque mon coup de fil au barbu. Moi, qui ai en général énormément d’audace et de cran au téléphone, j’ai été nulle. Sentiment amplifié parce qu’il m’ a répondu gentiment. Dans ces cas-là je crois que je préfère qu’on me méprise… J’ai eu pas mal de « Et toi ? ».
Je l’appelais pour évoquer la nuit du Cercle, de quoi il en retournait, ce qu’il en pensait, et pour enfin exorciser ce foutu trouble, ce fondement qui s’est effondré en moi, et ces bases qui se brisant ont laissé place à un vide effrayant… avec le sentiment d’avoir une construction bancale, je ne vais pas aller loin, pourtant il est bien connu qu’ il faut affronter les choses avec cette sincère volonté de les voir aplanies, et de les observer méthodiquement avec énormément d’ objectivité, de recul, de rigueur, et bien sûr de maturité.
Auto-psychanalyse, recherches, questionnements, raisonnements, prise de conscience et de responsabilités, accès au monde adulte par le travail sur soi même et la maturité acquise au cours de cet ouvrage s’ étendant sur une période relative à la motivation du sujet.
Ai laissé la conversation s’ amenuiser, ne vais plus penser à lui, ni au Cercle, ni à rien…
C’est ma méthode à moi, qui m’ enferme chez les 3-5 ans, noyer le poisson.
Je baisse la nuque, pour voir l’expression de la blonde.
Fendue d’ un sourire, elle rigole un instant, toussote, et me dit que je suis compliquée.
La regarde, hagarde, et étonnée de la réponse.
Elle poursuit sérieusement, parle de l’ importance du yoga, et explose de rire une seconde fois, en me rappelant le jour où ma bêtise dépassait carrément le mythe déjà phénoménale m’ entourant qui veut que je sois un monstre impitoyable de jugement, je lui avais décrété : « Tu comprend je cherche une relation plus mature que celle que j’ avais avec Eric… »…
Elle me regarde, visage entre deux expressions, un air d’ entre deux airs, son sourire éclairé par la bougie, moqueur, impitoyable, qui s’amuse de ma façon cérébrale d’ échafauder toutes les implications de chaque actions ; et son regard attendri de mon malaise, de la compassion quelque part aussi…
Je rentre avec Jacqueline Taïeb pour qui il est sept heures du matin…
Mon appart vide, je me dis qu’elle a raison, et que c’est vraiment insupportable.

Tuesday, June 15, 2004

Souris sans raison (ah si...) en indiquant l' adresse au chauffeur probablement fatigué.
Voletement d' idées sans parcours GPS.
Eclat cérébral.
Il freine.
Je me déconnecte.
Et m'exclame un merveilleux,
et prévisible

"Rah,putain,merde"

Et recommence à faire le cloown.

Sunday, June 06, 2004

Esplanade des Invalides, ciel inesperement bleu, j'attend patiemment la grande rouquine maigre, avec la tapette au joli prénom et le nouveau brun.
Nous sommes finalement moins que prévu, pensée rageuse, et crispation...
Nous nous mettons en marche bien trop tard, séparés selon les classes sociales malgré une sincère volonté poussant au contraire...
J' allume la première de la soirée, et me dis que j' ai un sang froid épatant,dommage que je sache à quoi il est du...
Télétransportation à Saint Michel, pendant qu' Alliochah raconte les concerts de Britney, rire de gorge...
Attérissage porte de pantin, me lance dans un discours éclairé sur la subjectivité.
La rouquine a levisage bleu, et baigne dans l' ambiance rouge devant la cité de la
musique, une foule sort d' un concert, je pioche un taillefine au faux-chocolat, et
poursuit mon monologue, évoquation de l' enjeu "défi" ou "revanche", non-atteint...
Ai voulu reconstruire en abandonnant, ai pensé que l' effondrement de chateaux
de cartes est une bonne chose, ai constaté que rien n' avait changé, et qu' en
réalité je n' ai pas évolué.
Suis rentrée par le dernier métro, ai marché pendant un moment,
la tête absorbé par cet échec, Tangerine Dream dans le crane...
Dans les rues de plus en plus étroites, je suis de plus en plus seule.
Fraicheur inattendue, enfile le pull abricot, gémis, blemis.
M' inspecte dans une vitrine aux néons verts, joues pâles, regard étrangement
hagard. Tourne à gauche, sueurs glaciales, effort surnaturel, reins encerrés...
"Un peu de sur-humanité, de stakhanovisme", je pense tout bas et avec ce
sourire sarcastique.
Je respire, ai besoin de plus d' air.
M' effondre dix pas plus loin, tend un bras crispé vers le trottoir, et vomis
pendant ce qui me semble une éternité.
Pense à retenir mes cheveux cette fois ci.
Rentre dans l' appartement vide et noir.
Sans allumer, m'installe pour contempler la nuit brune, les enseignes dans
la nuit, hésite entre Biolay et Radiohead, opte pour No Surprises en boucle,
sensation de déjà vécu, ce n'est pas la première fois, songe que probablement
ce ne sera pas la dernière, et termine le paquet en vidant mon cerveau des
mauvaises idées, et en vidant mon corps de toute cette amertume.

Thursday, June 03, 2004

Plus le temps passe,
plus je dis cette phrase,
et plus elle est fausse...

et pourtant,
demain,
...
j' arrête?